mardi 5 mai 2009

Cours 9 - La ville folle: sérialité et reproductibilité






Exposé d'Anna sur la nouvelle de Thomas A. Disch, Maintenant et à jamais, 1964

Travaux des groupes Archizoom et Superstudio
(4 exemples de représentation de l'architecture : le plan en coupe, le plan au sol, l'axonométrie et la le rendu en perspective)

Cours 8 - La ville qui bouge: ville mobile, ville flux



Cours 7 - La ville qui se délite: ville marginale, périphéries urbaines

-La banlieue française avec l'exposé le Zsoka sur Deux ou trois choses que je sais d'elle, Jean-Luc Godard, 1967
Biblio:
# Jacques Donzelot, Quand la ville se défait : Une politique face à la crise des banlieues, Seuil, 2006.
# Loïc Wacquant, Parias urbains : Ghetto, banlieues, État, La Découverte, 2006.
# Sylvie Tissot, L’État et les quartiers , Le Seuil, 2007.

Page d'Alain Faure, Paris 10, nombreux articles sur la banlieue, version téléchargeable
http://www.u-paris10.fr/33038983/0/fiche___pagelibre/#HSEU

-L'autre banlieue, dans l'imaginaire commun, c'est la banlieue américaine:
Los Angeles autour de Mike Davis, City of Quartz, 1999.
Detroit, la ville qui se délite.

samedi 7 mars 2009

Cours 5 - La ville situationniste

Dossier documentaire à télécharger









lundi 2 mars 2009

Cours 4 - la ville au cinéma: Playtime de Jacques Tati

















toutes les captures d'écran sont tirés de Playtime, Jacques Tati, 1967

Cours 3

11 Février - Expérimenter la ville: le Nouveau Roman et l'Oulipo

Texte 1 – Michel Butor, L'emploi du temps, 1956, p.9 - Incipit du roman Jeudi 1er mai
Les lueurs se sont multipliées.
C'est à ce moment que je suis entré, que commence mon séjour dans cette ville (…)

Texte 2 – Michel Butor, L'emploi du temps, 1956, p.40 – Jacques Revel achète un plan de bus
Elle m'a donné la petite feuille couverte en rouge, où le tracé des lignes municipales s'inscrit, semblable à un paquet de ficelles embrouillées, avec toutes ses bifurcations, tous ses croisements, tous ses numéros côte à côté sur le même segment.

Texte 3 – Michel Butor, L'emploi du temps, 1956, p.43-44 – Jacques Revel déplie le plan une fois chez lui
Enfin, je me suis relevé et j'ai tout déplié sur le lit.
Alors, moi, taupe me heurtant à chaque pas dans ses galeries de boue, tel un oiseau migrateur prêt à fondre, j'ai embrassé d'un seul regard toute l'étendue de la ville.
Bien sûr ce n'était qu'une image très imparfaite (…) Pourtant, grâce à elle, grâce à cette image, j'était mieux renseigné sur la structure de Bleston que n'auraient pu l'être un aviateur la survolant, ne serait-ce que par cette ligne pointillée marquant les limites de son territoire administratif en dehors duquel les maisons se groupent sous d'autres noms (…)
Aini, moi, virus perdu dans ces filaments, tel un homme de laboratoire, armé de son microscope, je pouvais examiner cette énorme cellule cancéreuse dont chaque encre d'imprimerie, comme un colorant approprié, faisait ressortir un système d'organes.
Texte 4 – Michel Butor, L'emploi du temps, 1956, p.78 – dans la cathédrale, James Jenkins décrit à Jacques Revel les vitraux, Babel est présente parmi d'autres villes maudites de la Bible
"Voici Babel, en bien mauvais état, hélas, souvent et mal réparée. Seul demeure à peu près intact, au milieu du réseau de plomb serré de désordonné, le sommet très inachevé de la tour"
de l'ongle il dessinait la silhouette.
"les deux ou trois derniers étages, chacun en retrait sur le précédent, sont encore réduits à quelques pans qui s'élèvent au milieu de treuils et d'échafaudages, semblables à des crocs voulant happer le ciel (…) toute la partie inférieure a disparu."
Texte 5 – Michel Butor, L'emploi du temps, 1956, p.36. enfer de la conurbation. On ne peut sortir de Bleston, ville tentaculaire. Revel fait l'expérience d'une évasion manquée, et découvre les espaces interlopes qu'engendre l'urbanisme des métropoles modernes, espaces indéfinissables et innomables: la banlieue, la périphérie, la zone.
Déjà les ruses de la ville usaient, étouffaient mon courage, déjà sa maladie m'avait enveloppé.
Jamais je n'ai renouvelé cette tentative de lui échapper en marchant droit devant moi, trop sûr que mes forces s'épuiseraient, que le temps de répit passerait, bien avant l'arrivée au paysage de mon désir, bien avant la délivrance, la certitude d'être sorti; car dès ce jour j'avais compris que Bleston, ce n'est pas une cité bien limitée par une ceinture de fortifications ou d'avenues, se détachant ferme sur le fond des champs, mais que, telle une lampe dans la brume, c'est le centre d'un halo dont les franges diffusent se marient à celles d'autres villes.

Texte 6 – Michel Butor, L'emploi du temps, 1956, p.47-48. La ville industrielle et sa nature.
(…) sous le grand pont de chemin de fer, j'ai suivi la rive gauche de la Slee jusqu'au Birch Park, le jardin des bouleaux, dans le deuxième arrondissement, l'un des plus industriels, juste après le Port Bridge que j'appelerais, moi, le pont aveugle, avec ses parapets en plaques de fonte boulonnées, plus haut qu'un homme, Birch Park, un long rectangle de pauvre verdure et de bosquets d'arbres légers, au feuillage tremblant (…), on aperçoit les cimes des grues et des docks qui s'élèvent sur les quais des bassins creusés dans l'autre rive, et les cheminées des remorqueurs, Birch Park que j'ai revu tellement désert, il y a quelques mois (…), et qui était surpeuplé d'hommes et de femmes se pressant frileusement sur ses bancs, dans leur imperméables couleur de chiens bâtards, de chaque côté des allées où les feuilles et les papiers s'enfonçaient dans l'argile mêlée de mâchefer et de poussier, tandis que quelques mouettes rayaient de leur cris râpes le bourdonnement général.

Texte 7 – Raymond Queneau, Zazie dans le métro, 1959, p.91-2
Gabriel, l'oncle de Zazie, divague entre les étages de la tour Eiffel
Je me demande pourquoi on représente toujours la ville de Paris comme une femme. Avec un truc comme ça (la tour Eiffel). Avant que ça soit construit, peut-être. Mais maintenant. C'est comme les femmes qui deviennent des hommes à force de faire du sport. On lit ça dans les journaux (…)
Debout, Gabriel médita puis prononça ces mots: -l'être ou le néant, voilà le problème. Monter, descendre, aller, venir, tant fait l'homme qu'à la fin il disparaît. Un taxi l'emmène, un métro l'emporte, la tour n'y prend garde, ni le Panthéon. Paris n'est qu'un songe, Gabriel n'est qu'un rêve (charmant), Zazie le songe d'un rêve (ou d'un cauchemar) et toute cette histoire le songe d'un songe, le rêve d'un rêve, à peine plus qu'un délire tapé à la machine par un romancier idiot (oh! Pardon). Là-bas, plus loin – un peu plus loin – que la place de la République, les tombes s'entassent de Parisiens qui furent, qui montèrent, qui descendirent des escaliers, allèrent et vinrent dans les rues et tant firent qu'à la fin ils disparurent. Un forceps les amena, un corbillard les remporte et la tour se rouille et le Panthéon se fendille plus vite que les os des morts trop présents ne dissolvent dans l'humus de la ville tout imprégnée de soucis."


décor de William Klein